Max, je t’écris de la prison de mon cœur.
J’ai beau vouloir te parler, la douleur
m’a rendu muet. Il faisait si froid
dans mon cœur. La croissance zéro.
Le point d’oscillation entre l’être
et le néant. J’ai beau me concentrer,
la mémoire défaille. L’esprit paralyse.
Il ne reste plus que le geste lent
de l’agonisant qui souhaite la mort
après tant d’efforts inutiles.
Mais voilà qu’aux limites de l’absurde
et de l’intolérable, tu m’apparais
soudain lumineux de sens et de vérité.
L’univers des camps, je le connais.
Le fil insaisissable noué d’écorchures!
Le poing fermé clamant l’imposture!
Oppresseurs et oppressés!
Professeurs aux pas pressés
De la mort en devoir.
Mort en transit
Mort à demeure
Mort sûre
De l’éteignoir!
Mais toi, Max!
À l’échancrure du cœur
Au cœur de l’échancrure
Dans l’embrasure du cœur
La divine blessure
Le reposoir!
Ton amitié sollicitait en solitude.
Ta charité m’enveloppait de mansuétude.
Au cœur de ma détresse!
Max, je t’écris…(2)
L’âme en peine
Le cœur lourd
En quarantaine
De l’amour!
J’étais aveugle de ma faiblesse
et de mon péché. Et pourtant
tu veillais au fond du bunker…
Au creuset du séchoir
L’abreuvoir de l’Esprit
Au fond de l’isoloir
Le parloir de l’amour!
Merci de m’avoir aimé
aux portes de l’enfer!
Au lait de la Vierge
Tu nourris ta louange
Se dissipe enfin
L’horreur du mouroir!
Veille sur moi, Max!
J’ai besoin de toi
jusqu’à la fin!
Au rasoir de la raison pure
La pure raison du cœur
où tout devient don.
Dans un océan de détresse
Une mère de tendresse.
Dialogue avec Maximilien Kolbe dont c’est la fête le 14 août.
Interlocuteur : Marc Lespérance.
Bien dit M. Lespérance!
Sûrement que Max sourit en entendant ce cri su coeur.
Il va sûrement répondre encore par l’entremise de ce poème en redonnant espéreance à ceux qui sont au fond du bunker ou en quarantaine de l’amour …
Merci de nous partager ce dialogue.