La science est au cœur des controverses de notre époque. On l’évoque souvent pour avoir le dernier mot dans une discussion. Trois sujets proposés par des lecteurs touchent des points névralgiques, pourrait-on dire, que j’aurai pour tâche de sonder :
(1) «In search for proofs / En quête de preuves» (semaine du 21 février)
(2) «La science peut-elle expliquer les miracles?» (semaine du 28 février)
(3) Que penser du clonage humain, des techniques de fertilité et des modifications génétiques? (semaine du 7 mars)
Semaine du 28 février : La science peut-elle expliquer les miracles?
Ce sujet a été proposé par Régis (Mardi 22 février 2011 – 15:03)
«J’aimerais que vous puissiez élaborer sur un commentaire fait par quelques lecteurs qui ont commenté vos blogues, à savoir que ce n’est qu’une question de temps pour que la science soit en mesure d’expliquer tout ‘miracle’».
Je fais un premier commentaire ci-dessous en français, mais les échanges peuvent se poursuivre en français ou en anglais, à votre convenance.
Régis,
Votre demande rejoint certains points de mon blogue du 6 janvier dernier: «On miraculous healings… / Des guérisons miraculeuses…». Dans ce blogue, je voulais relancer la réflexion sur les guérisons en examinant le rôle accordé à la science dans le processus de canonisation des saints. Je notais qu’après avoir suivi une voie plutôt «scientiste», qui visait à affermir la preuve objective de la guérison, l’Église semblait favoriser une approche plus religieuse du miracle. Et je citais Jean-Paul II: «Au fur et à mesure des progrès de la science, on comprend mieux certains faits. Mais il reste que de nombreuses guérisons constituent une réalité qui n’a d’explication que dans l’ordre de la foi».
Nous nous retrouvons donc avec une réalité appelée «miracle» que l’on examine selon deux ordres: l’ordre de la science et l’ordre de la foi. Le rapport entre ces deux ordres est sujet à controverses. Le sujet proposé par Theresa que j’ai mis sous le titre «En quête de preuves» (semaine du 21 février) l’aborde sous un autre angle.
La science explique les événements par les lois de la nature. Un miracle représentant un événement qui ne peut être expliqué par l’application de ces lois naturelles ne peut donc être expliqué par la science. Certains disent qu’un miracle trouvera peut-être son explication dans une loi naturelle un jour. Si c’est le cas, dira-t-on rétrospectivement qu’il n’a jamais constitué un miracle? Qu’il n’y a jamais eu intervention divine? À l’opposé, il y a ceux qui soutiennent que la science sera toujours tenue en échec dans sa tentative de tout comprendre, et certains d’entre eux évoquent même la Genèse: Dieu n’a-t-il pas fermé les portes du jardin d’Éden où se trouve l’Arbre de la Connaissance, et posté un ange pour en interdire l’accès?
Que la science continue d’évoluer et d’étendre son champ de compréhension des lois naturelles: soit! Mais, au fond, est-ce qu’elle ne fait pas que comprendre et formuler des principes qu’a élaborés et mis en place le Créateur lui-même? Au lieu d’exproprier Dieu de l’univers, pourquoi l’avancement de la science ne contribuerait-il pas à découvrir la manière dont Dieu agit?