La Bible chrétienne comprend l’Ancien et le Nouveau Testaments. Dans la pratique, on opère souvent une césure entre les deux. Pour certains courants théologiques issus du catholicisme, il est même assez commun de les opposer, comme si le Nouveau Testament venait corriger les erreurs de l’Ancien; ce dernier présenterait, par exemple, l’image d’un Dieu vengeur alors que le Dieu de Jésus-Christ serait un Dieu d’amour. Cette césure entre l’Ancien et le Nouveau peut éventuellement suggérer la présence d’une ligne de démarcation entre les juifs et les chrétiens, entre Israël et l’Église.
Bien que l’on puisse trouver des traces de cette manière de voir, entre autres dans l’application d’une certaine pastorale, ce n’est pas ce que l’Église enseigne. Elle dit plutôt que le principe de toute lecture chrétienne de l’Ancien Testament consiste à le lire à la lumière du Nouveau, ce principe incluant la réciproque, c’est-à-dire la nécessité de lire le Nouveau Testament à la lumière de l’Ancien.
« Pour que s’accomplissent les Écritures », lit-on souvent dans le Nouveau Testament, afin de rendre plus explicite le sens et l’importance des faits et des actions relatées. Jésus lui-même atteste qu’il existe une dynamique entre la bonne nouvelle qu’il annonce et les Écritures, que les juifs appellent la Torah, lorsqu’il affirme : « Je ne suis pas venu abolir, mais accomplir ».
Je pense que cette dynamique s’applique aussi au rapport entre Israël et l’Église : il faut lire les vocations d’Israël et de l’Église à la lumière l’une de l’autre. L’histoire de l’Église implique l’histoire du peuple d’Israël, et donc, la promesse faite à la descendance de David.
Francine D. Pelletier
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