J’ai étudié un peu plus à fond cette théorie d’intelligence émotionnelle présentée dans mon blogue d’hier «Let us be intelligent !». Les considérations personnelles que j’amène ici sont sujettes à discussion et à interprétation. J’invite ceux qui sont plus compétents en la matière ou plus intéressés à bien vouloir commenter cette théorie.
L’approche vulgarisée des découvertes récentes en neurologie touchant le sujet de l’intelligence, et la théorie qui s’y rattache, m’ouvre la voie pour vous partager quelques-uns de mes propres questionnements.
Une lecture critique de l’intelligence émotionnelle au travail faite par Muriel Thalmann, en mai 2004, rapporte que, selon ces découvertes:
1) Le cerveau rationnel n’est pas localisé au même endroit que le cerveau émotionnel.
2) Ces deux parties du cerveau sont naturellement interconnectées et en interaction permanente.
3) En général, les lobes frontaux, siège du cerveau rationnel, contrôlent les impulsions de l’amygdale qui, en tant que «banque de données émotionnelles» du cerveau répond à des sensations ou pulsions, et non à la raison.
4) Mais en état d’urgence (danger, colère, angoisse…), le cerveau émotionnel inhibe le cerveau rationnel et reprend le dessus.
5) De fait, l’équilibre de ces tendances contraires, non seulement régule nos comportements, mais détermine aussi la qualité de notre pensée et de nos décisions.
6) On sait désormais que la pensée et l’affect (état affectif) sont inextricablement liés l’un à l’autre, que l’intelligence émotionnelle, non seulement détermine les comportements, mais complète aussi la pensée.
7) Selon Goleman, l’auteur de la théorie, «dans la mesure où nous sommes motivés par l’enthousiasme et le plaisir que nous procure ce que nous faisons — voire par un niveau optimal d’anxiété —, les émotions nous mènent à la réussite. C’est en ce sens que l’intelligence émotionnelle est une aptitude maîtresse qui influe profondément sur toutes les autres en les stimulant ou en les inhibant».
Mes questionnements :
1) Comment ici se fait-il que le cerveau émotionnel ne réponde pas à la raison alors qu’il est rapporté dans la même phrase que le cerveau rationnel le contrôle? (voir point 3).
2) Je ne comprends pas pourquoi Goleman en arrive à dire qu’il s’agisse d’une «aptitude maîtresse qui influe profondément sur toutes les autres». Si la «banque de données émotionnelles» est influencée par des «pulsions» et non la raison, comment peut-on obtenir la maîtrise de ses pulsions sans passer par la raison? (voir point 3).
3) Goleman parle de «comprendre ses émotions» comme première étape d’apprentissage de notre intelligence émotionnelle. Comment les comprendre sinon par la raison?
4) Selon Goleman nos émotions nous mènent à la réussite. Une émotion positive est-elle toujours bonne? Une émotion négative toujours mauvaise? Nos émotions sont-elles LE critère de discernement? (voir point 7).
Le débat est ouvert!
Colombe LeRoy
Demain : «Joseph, un homme intelligent»