C’est l’enfer ! Voici une expression qui fait partie de notre langage familier. Pourtant, croire à l’enfer nous semble aujourd’hui inconcevable. Si Dieu est amour, il ne peut permettre que quelqu’un souffre éternellement. Parler de l’enfer comme destination éventuelle est plus qu’impensable. Les mots punis, bannis, coupables et réprouvés sont d’une autre époque.
Nous avons longtemps vécu sous la crainte. La psychologie moderne, en étudiant certains traumatismes, nous a fait percevoir la faute sous un autre angle. Sommes-nous vraiment libres dans nos choix si ceux-ci sont biaisés par des conceptions fausses de la réalité ? Les blocages psychologiques nous font concevoir et agir d’une manière plutôt qu’une autre. Alors, y a-t-il une faute ? S’il n’y a pas de faute, il n’y a pas non plus de punition. C’est logique. Nous parlons alors de comportement inévitable, d’erreur humaine, d’incompréhension, de manque d’expérience.
À l’aide de la psychothérapie, nous réussissons parfois à nous débarrasser de certains mécanismes qui nous emprisonnent et nous empêchent de vivre d’une manière équilibrée.
La psychiatrie et la médecine ont fait aussi des avancées surtout sur le plan médical. Nous sommes en mesure maintenant de fournir des antidépresseurs qui soulagent les malades qui vivent une dépression, par exemple. Certains autres médicaments, comme le ritalin, atténuent une nervosité incontrôlable chez certains enfants trop actifs.
À la lumière de ce qui précède, peut-on vraiment continuer à croire à la faute, à la souffrance éternelle ?
Colombe LeRoy
Demain : « Souffrance éternelle »