Ah ! Qui n’a pas rêvé de se la couler douce en tombant en retraite ! Ce phénomène récent de retraite était peu connu dans le temps de nos grands-parents. La Loi sur les pensions de vieillesse du Canada n’a été adoptée qu’en 1927 pour les personnes nécessiteuses âgées de 70 ans et plus. Le programme a été élargi pour tous en 1952 et ce, toujours à partir de 70 ans. De 1965 à 1970, on instaure graduellement la retraite obligatoire à l’âge de 65 ans.
Voici l’histoire d’un sexagénaire, mort en 1924, donc avant l’adoption de la première Loi sur les pensions de vieillesse du Canada.
Joseph Malenfant avait travaillé toute sa vie et il aurait bien pu prendre une sorte de retraite, profitant de son petit lopin de terre tranquillement jusqu’à sa mort. Mais il avait eu en songe la vision d’un vieillard qui travaillait péniblement à l’édification d’une église. Celui-ci était démuni et cherchait des volontaires pour l’aider à poursuivre son oeuvre.
Joseph partit donc à la recherche du vieillard qui demandait son aide. Dès qu’il vit André Bessette, il reconnut immédiatement l’homme entrevu en songe. À ce moment-là, on avait besoin de fonds pour assurer la survie de l’Oratoire. Alors, le voici parcourant tout le pays (il est même allé jusqu’au Labrador) pour recueillir des abonnements aux Annales de Saint-Joseph. Il recueillit 35 000 abonnements à lui seul répétant sans cesse : « C’est de servir à rien que d’être utile à personne. Mieux vaut obéir à Dieu qu’aux hommes ». En effet, notre vagabond se faisait souvent reprocher qu’il était fou de passer le restant de ses jours à se promener partout sans argent ni logis.
À Dieu la retraite ! Une façon d’amasser au centuple et une bonne manière de réaliser ses rêves.
Colombe LeRoy
Demain : « Le travail, c’est CON ! »