Dans le préambule de la Charte canadienne des droits et libertés de 1982 le rapport entre Dieu et politique apparaît de façon explicite : « Attendu que le Canada est fondé sur des principes reconnaissant la suprématie de Dieu et la primauté du droit »…
À différents moments de l’histoire canadienne, certaines voix se sont fait entendre pour éliminer ce préambule. En vain, jusqu’à maintenant. Alors que notre société est pratiquement sécularisée, pourquoi hésiter à supprimer cette dernière petite phrase « confessionnelle » ? De même, pourquoi, dans un Québec post-révolution tranquille laïque, hésiter à retirer le crucifix du Salon Bleu de l’Assemblée nationale ? (voir « Le religieux de Sainte-Croix et son ami premier ministre »)
Même si le « bon » gouvernement de Dieu comporte certaines exigences contraignantes, craindrait-on plus ou moins consciemment ce qui pourrait alors prendre sa place ? Un Canada sans préambule, un Québec sans crucifix ouvriraient la porte à quelle suprématie, à quelle primauté ?
Le communisme athée a remplacé Dieu par la dictature du prolétariat, le nazisme par la suprématie de la race aryenne. Placer la société sur le fondement de la suprématie de Dieu serait-il une façon de la protéger contre les fléaux du totalitarisme, du fascisme comme de l’anarchie des droits individuels engendrée par une démocratie débridée ?
Francine D. Pelletier
Demain : « Joseph et gouvernement »