Les différents centres jeunesse ont pour mission d’aider les jeunes qui ont été victimes de mauvais traitements ou qui ont été abandonnés de leurs parents, de même que des jeunes souffrant de troubles sérieux affectant leur comportement. La Loi sur la protection de la jeunesse dit à leur propos qu’ils « doivent être hébergés dans un lieu approprié à leurs besoins et au respect de leurs droits ».
La Loi mentionne deux aspects qui peuvent venir en contradiction : les besoins et les droits. Alors que le verrouillage des portes entend assurer le besoin de protection des jeunes en difficulté, il soulève la question de leur droit à la liberté, puisque ces jeunes ne sont pas des délinquants soumis à des peines d’emprisonnement.
En 2007, le gouvernement a décidé de satisfaire le droit à la liberté, avec comme conséquence une augmentation inquiétante des fugues chez les jeunes qui se retrouvent dans la rue sans la protection dont ils ont besoin. Ce qui faisait dire à Caroline Dufour, directrice des services de première ligne de l’organisme Dans la rue : « ce n’est pas mon genre d’être pro-enfermement, mais le pendule est peut-être passé d’un extrême à l’autre. Il y a un déséquilibre ».
Devant ce déséquilibre engendré par une mesure qu’il avait prise il y a moins de quatre ans, le gouvernement vient de donner le feu vert aux intervenants pour « remettre les serrures ».
Verrouiller les portes… déverrouiller les portes… reverrouiller les portes…
On qualifie souvent nos gouvernements de girouette, tellement ils changent leur fusil d’épaule sur toutes sortes de questions. Mais comment faire autrement dans ce cas ?
Où mettre la priorité : la sécurité ou la liberté ?
Francine D. Pelletier
Demain : « Besoin de liberté et droit de protection »