« La coutume d’offrir ses béquilles ou sa canne en signe de reconnaissance au frère André se perpétue. Toutefois, plutôt que de les exposer comme jadis, l’Oratoire les expédie en Haïti, où, depuis le tremblement de terre, on en a bien besoin ».
http://www.lactualite.com/societe/frere-andre-la-fabrication-dun-saint.
Au début des années 90, j’ai fait un voyage au Japon avec une amie. Lors de notre séjour là-bas, nous avons rendu visite à des moniales. Au moment de partir, nous leur avons offert une modeste somme d’argent. La supérieure ne voulait pas accepter, elle semblait même irritée. Enfin, elle a pris l’argent en prenant la peine de souligner qu’elle ne le faisait que dans l’intention de remettre ladite somme aux pauvres. Je n’ai pas vraiment compris sa réaction. Était-ce une incompréhension d’ordre culturel, l’avais-je offusquée sans le savoir ? Ce don en argent se voulait un symbole de reconnaissance de leur propre don à Dieu. J’ai reçu la réaction de cette moniale comme un jugement posé sur ma démarche : comme si ce que je voulais honorer était bien inférieur au fait de donner aux pauvres.
C’est aussi ce que j’ai ressenti en lisant la remarque de Micheline Lachance : comme si le signe de reconnaissance pour une guérison était secondaire. En termes crus, exposer ces béquilles est inutile alors que les expédier en Haïti est utile. On aurait pu faire de la récupération avec les béquilles des miraculés bien avant le tremblement de terre en Haïti. Pourquoi ne l’a-t-on pas fait?
Il faut préciser que les béquilles n’étaient pas offertes en reconnaissance au frère André, comme le dit madame Lachance, mais à Joseph pour son intercession et donc, ultimement, à Dieu lui-même.
Aujourd’hui, le ciel peut attendre.
Francine D. Pelletier
Demain : « L’histoire et la table rase »