Il faut être plus ou moins fou
Et rechercher l’aventure
Pour que s’impose à soi le goût
De la cueillette des mûres.
Comment aimer un délassement
Composé d’égratignures?
Que me soumet à tel tourment
Sinon l’espoir de capture?
Atteindre le fruit défendu
Par ces fines baïonnettes,
C’est un sacrifice entendu
Une louange secrète.
À la conquête d’un trésor
Que sont de vaines morsures?
Quand l’esprit trouve réconfort
Le corps pourrait-il s’exclure?
Il est aisé de s’emparer
De la baie au jour offerte;
Mais aux profondeurs du fourré
Admirables découvertes.
Car à glaner du bout des doigts
On peut gagner sa pitance
Mais à renoncer comme on doit
On s’immerge d’abondance.
L’amour de Dieu, comme la mûre,
Se cueille sur les épines;
Joie qu’un Désiré nous murmure
Aux éternelles collines.
Marc Paré
J’aime beaucoup les mûres ou les framboises et j’en oublie les égratignures.
Je me demande cependant pourquoi vous l’appeler le fruit défendu…
Puisse-t-il en être ainsi pour l’amour de Dieu, que je n’aie plus peur des épines.
Merci de nous partager vos méditations!
Bonjour Yvette,
Si je peux me permettre une interprétation, ou une lecture sous un autre angle, je dirais que défendu n’est pas au sens de « prohibé » mais plutôt de « protégé » car je crois qu’il faut lire les deux phrases de suite: « Atteindre le fruit défendu par… », un peu comme un trésor protégé par des gardes.
@ Marc Paré: Beau poème imagé qui me fera réfléchir sur le don de soi. Merci!
Apprendre à aimer le dépassement.
Goûter au fruit du dur labeur.
Rechercher Dieu dans tous les instants de la vie, pas juste le moment où on mange le fruit.
« Mais à renoncer comme on doit, on s’immerge d’abondance »
Merci pour ces belles réflexions.
Oui, j’emploie « défendre » dans l’acception définie par Après toi, mais l’évocation du fruit défendu de la Genèse est intentionnelle et plaisante, c’est-à-dire destinée à faire sourire.
Merci pour vos commentaires.