Méthode de translittération/transcription de l’hébreu

Jean-Marc Rufiange

 

Mot de l’auteur

C’est en me confrontant à une série d’exigences sémantiques que j’ai fini par développer une méthode pour la translittération des lettres de l’hébreu au français.

La façon d’écrire “Yahvé”, par exemple. Personnellement, je translittère le mot hébreu sous-jacent: IEYE. Je sais que cela peut dérouter ou même en irriter un bon nombre. J’entends l’éventuel lecteur me demander: « Pourquoi ne pas l’écrire comme tout le monde: ‘Yahvé’? »

Parce que ce n’est justement pas comme tout le monde: On écrit aussi ‘Yahweh’, ‘Iahvé’ ou encore ‘Yhwh’, ou, dans les écrits plus spécialisés, ‘YHWH’. Ce sont toutes des façons – et il y en a d’autres – pour rendre le tétragramme יהוה.

J’avoue que mon parti-pris de le rendre par IEYE est un peu osé, mais j’ai mes raisons. Écrire ‘Yahvé’: IEYE répond à des principes et une philosophie qui fondent une méthode ayant pour but de faciliter la lecture de tout texte relatif à l’hébreu pour lequel cette méthode serait mise à contribution.

Donc, cher éventuel lecteur, voici cette méthode qui comporte des éléments de translittération et aussi de transcription.

Méthode

Les lettres dans les alphabets sémitiques correspondent à des concepts et cela est le signe que la langue est un système logique qui a lui-même un sens. La proximité plus immédiate des langues archaïques avec ce système de concepts les rend capables de rendre des idées, ou plutôt des réalités, de façon plus directe que nos langues modernes qui ont subi un nombre de transformations plus ou moins aléatoires et arbitraires. La langue archaïque est, selon moi, possiblement, vraisemblablement, moins arbitraire. D’où l’importance de retourner aux originaux. Cela est particulièrement vrai des textes bibliques.

Mais, avant tout, éclaircissons quelques points.

Pour parvenir à une méthode à la fois simple et efficace, il faut tenter de rendre, en transcrivant l’original hébreu, la nature consonnantique de son alphabet et, pour cela, il faudrait pouvoir utiliser les lettres de la langue moderne que nous parlons; en ce qui me concerne, le français.

Mais peut-on vraiment écrire l’hébreu avec des lettres françaises? À bien y penser, ce n’est peut-être pas impossible. Il faudrait simplement que nous nous entendions sur une façon de faire qui, tout en respectant les richesses de cette langue archaïque, rende la lecture praticable.

Il y a déjà des efforts qui ont été faits au cours du temps. Certains mots, des noms propres surtout, sont écrits dans nos bibles avec des caractères français. Ainsi “Yahvé”. Mais, au dix-neuvième siècle, on a cru que cela devait s’écrire “Jéhovah”.

Je demandais, un peu plus haut, si nous pouvions écrire l’hébreu avec des lettres françaises. C’est non seulement possible mais très instructif. En effet, notre alphabet français moderne découle des alphabets sémitiques anciens et nous est parvenu par l’alphabet grec. Il y a ainsi un grand nombre de lettres qui, non seulement s’équivalent, mais se situent dans le même ordre dans l’alphabet. Ce qu’il faudra gérer, ce sont les exceptions.

Voici un tableau comparatif de ces deux alphabets. Le lecteur pourra s’y référer au besoin pour mieux visualiser l’ensemble. (Tableau alefbet photo)

Legende tableau alefbet photo

Dès le départ, je peux poser que les lettres de l’alefbet translittérées: A et B, D et E, H, I, K, L, M, N, O et P, et, finalement, Q, R, S et T, se suivent dans le même ordre que dans notre alphabet moderne et, qui plus est, qu’elles occupent la même « position » (P):

A (P1) et B (P2);
D (P4) et E (P5);
H (P8);
I (P10), K (P11), L (P12), M (P13), N (P14);
O
(P16) et P (P17);
Q (P19), R (P20), S (P21) et T (P22).

Pour ce qui est de l’alefbet, il y a donc seize lettres sur les vingt-deux qui correspondent aux lettres de l’alphabet français!

Il reste six lettres à considérer: le Gimel (P3), le Waw (P6), le Zayin (P7), le Thèt (P9), le Samek (P15) et le Tsadé (P18).

Pour trois d’entre elles: Thèt, Samek et Tsadé, que l’on translittère θ (P9), Ξ (P15) et Σ (P18), il n’y a pas de lettres correspondantes dans notre alphabet. Celui-ci conserve toutefois une trace du Samek (Ξ) dans notre ‘X’. Quant à la lettre Thèt, elle est bien connue des hellénistes à cause de son équivalent: le Thèta, mais Samek et Tsadé n’en ont pas dans l’alphabet grec.

Ensuite, deux autres lettres, Gimel et Zayin que l’on translittère G (P3) et Z (P7), ont subi des transformations, essentiellement phonétiques; elles existent encore dans notre alphabet mais elles ne sont pas situées à la même position. On pourrait dire que les positions s’échangent: le Gimel sémitique est en troisième position, alors que dans l’alphabet moderne, c’est le C qui occupe cette position au lieu du G, et c’est le Zayin correspondant à notre Z qui se trouve dans la même position que notre G, en septième position.

P3 -> Gimel (G) -> notre C et non G
P7 -> Zayin (Z) -> notre G

Lors du passage de l’alefbet à l’alphabet grec, le Zayin correspondant à notre Z a été d’abord éliminé, mais les Grecs l’ont réintroduit plus tard, à la suite des autres lettres. C’est pourquoi nous retrouvons le Z à la toute fin de notre alphabet (26e lettre) plutôt qu’en septième position comme dans l’alefbet.

Le fait de retrouver dans la même position le Gimel (G) et notre C n’est pas uniquement le fait d’une association relative à la phonétique. Même au niveau graphique, le « G » et le « C » ont la même origine. Phonétiquement, notre « G » (dans sa prononciation « gué ») s’apparente au Gimel original, mais il a été transposé par son passage au latin en « C » (çé) car cette langue ne connaissait pas le son « G » (gué). C’est la raison pour laquelle le « G » (prononcé « jé », cette fois) se retrouve à la place du Zayin, car il est phonétiquement proche du « z », comme le démontre le zézaiement de l’enfant.

Une autre lettre, à l’histoire très riche, le Waw « Y », a été remplacée en la sixième position par le F dans notre alphabet.

J’en profite ici pour faire une distinction capitale que trop peu, même parmi les spécialistes, font entre translittération et transcription. La translittération est le report, lettre pour lettre, d’une langue à une autre. Si, comme c’est l’usage le plus commun, on décide de rendre le Aleph, א, par ‘A‘, c’est de la « trans-littération”, comme le mot le dit.

Mais si j’essaie de rendre un mot étranger dans une autre langue, je dois tenter de reproduire le plus fidèlement possible dans une langue donnée la manière de le prononcer. Prenons le nom russe: Шостакович (10 lettres). Sa translittération selon la norme ISO 9 est: Šostakovič, mais il sera “transcrit” différemment d’une langue à l’autre: par exemple, on le transcrit généralement Chostakovitch en français et Schostakowitsch en allemand.

Pour ce qui est de l’hébreu, étant donné l’importance des racines formées de lettres/consonnes, souvent trilittère (3 lettres), il importe de translittérer au sens strict, c’est-à-dire de n’utiliser qu’un seul signe pour chaque lettre hébraïque. Malheureusement, on voit fréquemment, même dans les ouvrages spécialisés, une méthode mixte qui rend certaines lettres par une combinaison de lettres ou de signes. Ce genre de méthode nous fait perdre de vue la nature unique de la lettre originale. Ainsi Tsadé que je choisis de translittérer Σ (P18) est presque toujours transcrit (et non pas translittéré) en « ts »; ou encore Shin, que je translittère S (P21), sera transcrit en « sh ».

En fait de translittération, ma méthode implique de suivre la tradition pour certaines lettres et pour d’autres non.

Le Aleph correspondant à notre A (P1) et le Ayin correspondant à notre O (P16) sont souvent translittérées par les symboles «  » et  » « . J’ai choisi de simplement les rendre par A et O. Il est vrai que ce choix a l’inconvénient de susciter chez le lecteur non expérimenté le réflexe de les traiter comme des voyelles, ce qu’elles ne sont pas, mais, par contre, il a l’avantage de maintenir le lien avec la lettre originale, ce qui est mon principe général. De plus, cette méthode n’oblige pas le lecteur à apprendre tout un code de symboles et lui permet aussi de n’utiliser, dans la mesure du possible, que des caractères usuels.

En ce qui concerne le Beth (P2) et le Dalet (P4), je suis la tradition qui les translittère B et D.

Mais je préfère rendre le Gimel (P3) par le G et non le C. Les deux lettres ont la même origine, mais le G reflète mieux le caractère original et la prononciation vraisemblable de Gimel. D’ailleurs, le ‘C‘ antique se prononçait plutôt « k » que « çé » comme en français. Le ‘G‘ prononcé « gué » (et non pas « jé ») est aussi parent phonétiquement du « k ».

J’ai choisi de rendre le Hé (P5) par le E. Ici, je me démarque fermement de la tradition qui le rend par le H. Pourtant, les arguments en faveur de ce choix sont solides. Notre E, dans sa forme actuelle, est bel et bien le descendant du vieux Hé, d’abord représenté par un homme debout, les bras élevés vers le haut dans une attitude de supplication ou de prière (voir P5, les colonnes 8 à 13).

Le pictogramme original, dont la partie supérieure est formée des deux bras élévés de chaque côté de la tête, a été tourné à quatre-vingt-dix degrés vers la gauche dans le proto-hébreu et les autres alphabets connexes:, pour finalement être retourné à cent-quatre-vingt degrés pour donner le E. Notre E, en français particulièrement, a même des caractéristiques qui remontent à ces origines; par exemple, le fait qu’il est parfois muet, comme la consonne faible Hé, presque silencieuse, et aussi le fait qu’au niveau grammatical, le Hé, à la fin d’un mot, marque souvent le féminin, tout comme le E en français.

Pour ce qui est de Waw (P6), à mon sens, il faudrait revenir à une prononciation plus ancienne et le prononcer ‘ou’ ou même comme l’anglais ‘who’, et non pas ‘v’ comme il est fait couramment dans les millieux spécialisés et même chez les juifs. Je me permets ici de citer une spécialiste réputée pour justifier ma position:

[…] cette prononciation est tardive. Dans les langues sémitiques [w] est une consonne labiale, c’est-à-dire qu’il est prononcé comme en anglais: [w]ill, ki[w]i. C’est pourquoi ce signe a été utilisé comme mère de lecture pour [u] (ou), très proche de w, et pour [o], qui provient parfois de la réduction d’une diphtongue *aw. (Sophie Kessler-Mesguich, L’hébreu biblique en 15 leçons, p.27)

Il est important pour le lecteur francophone de réaliser ce lien phonétique entre le ‘w’ et le ‘ou’. Il s’agit simplement de faire l’exercice de commencer à prononcer le ‘w’ pour réaliser sa proximité avec le ‘ou’. Inversement la prononciation du « ou » nécessite, c’est un fait d’ordre phonétique, un mouvement des lèvres, et, par conséquent, une modification de la colonne d’air, présentant par le fait même les caractéristiques d’une consonne qui correspond au ‘w’ anglais. Il est possible que le passage ultérieur au ‘v’ s’explique par une autre loi phonétique dont on voit l’application dans la prononciation du ‘w’ en ‘v’ en allemand. C’est peut-être par là que nous en sommes arrivés à prononcer le Waw ‘v’.

À l’appui de notre position, notons finalement que certaines exeptions à la règle de la prononciation moderne en ‘v’ existent et l’une d’entre elle est notoire: « zakar (ou)neqeva » et non pas « (ve)neqeva ».

Le Waw, dont le nom même sera par conséquent prononcé ‘ouaou’ ou comme en anglais ‘wow’, sera rendu par le Y, sa forme originelle. Son histoire est peut-être la plus complexe. Cette forme, rendue par le dessin courant du ‘Y’ rendait à l’origine l’idée d’un ‘clou’ ou encore d’un crochet. La base, simple, est déployée en haut par un dédoublement permettant de bien exprimer le concept qu’elle représente et sa fonction d’union: le clou et le crochet font en effet le lien entre deux éléments. Il est remarquable que la lettre Waw translittérée Y serve à marquer la conjonction. Essentiellement, Waw se traduit « et ».

La forme du « V » est en fait un « Y » tronqué de sa base, tout comme sa forme arrondie le « U » d’ailleurs. Tout ceux qui ont fait un peu de latin savent que cette langue ne connaît pas le « U » et l’écrit « V ». Le Waw a donc toute une famille de lettres dans notre alphabet qui lui sont reliées: Y, V, U, W.

De plus, la lettre F de notre alphabet, qui se situe à la même position que le Waw (P6), est un ajustement que le grec a imposé. Le son W étant une consonne faible en grec et, somme toute, peu usitée, le digamma finit par tomber en désuétude. Par contre, en numération, par exemple, il a toujours conservé sa valeur de six. Finalement, ayant plus tard besoin du « U » (« ou ») pour certains mots étrangers, les Grecs réacquirent l’ancien « Y », qu’ils nommèrent « upsilon », et le reléguèrent à la fin de l’alphabet tout comme U, V, et W. Que quatre des six lettres qui se retrouvent à la fin de notre alphabet – après le Tau (T) qui est la dernière lettre des alphabets sémitiques – lui soient reliées montre bien le statut particulier de ce fameux Waw.

Le Zayin (P7), l’ancêtre du Z qui s’ajoutera à la suite de Upsilon (le U grec), sera bien entendu représenté par le Z.

Le Hèt (P8), le véritable ancêtre de notre H, sera rendu par ce H dont on se sert malheureusement trop souvent pour translittérer le Hé (E). On évitera, bien entendu, les doublets comme « ch » afin de sauvegarder le lien avec la lettre unique originale.

Thèt (P9) est un cas difficile, car il n’y a pas de lettre équivalente en français. Son descendant grec immédiat est cependant assez connu le « Θ » (Thêta). Nous nous servirons donc de ce caractère pour le Thèt.

Iod (P10) est trop souvent translittéré par le Y. À cause de ce qui est expliqué plus haut et l’importance du rapport graphique entre le Waw et le Y, j’utiliserai, logiquement d’ailleurs, le I pour le Iod.

Kaf (P11), Lamèd (P12), Mèm (P13) et Noun (P14) seront, bien sûr, translittérés respectivement par K, L, M et N.

Samèk (P15) est une autre lettre perdue qui n’existe pas dans notre alphabet. Elle a connu une histoire en deux moments chez les Grecs avec d’abord le Ξ, qui respecte le graphisme original, et, plus tardivement, le X. Puisque le Samèk se prononce comme un « S » nous éviterons le X qui pourrait porter à confusion et utiliserons le Ξ du grec original. Ainsi, le nom Joseph, dont le « S » est en fait un Samèk s’écrira « IYΞP ».

Le Ayin (P16) est l’ancêtre de notre O. Comme je l’ai déjà mentionné, il sera donc translittéré par celui-ci: O.

Le Tsadé (P18), qui vient en fait après le Pé (P17) est aussi une lettre inconnue de notre alphabet. C’est la plus difficile de toutes à translittérer avec un seul caractère. C’est pourquoi on le rend généralement par le doublet « ts ». On le retrouve dans le grec ancien sous la forme d’un signe qui ressemble à un « M », lequel serait une réorientation (90 degrés vers la droite) du « ∑ », lui aussi un proche parent du « Z » grec que l’on retrouve aujourd’hui dans la pronociation du Z italien: « ts » comme dans « pizza » (piitsa). C’est donc le  que nous utiliserons. On remarquera que la plupart des lettres spéciales ou exceptionnelles sont de la même famille et se recoupent souvent: le Zayin, le Samèk et le Tsadé sont toutes des consonnes de la même famille que le S et le Z.

Enfin, Pé (P17), Qof (P19), Rèsh (P20), Shin (P21) et Taw (P22), seront rendus par P, Q, R, S et T.

Dans ma méthode au pan translittération s’ajoute un pan transcription sous une forme hybride, selon les besoins.

Ainsi, les consonnes originales seront translittérées par les majuscules. On se servira des minuscules pour exprimer la prononciation et fournir une transcription conservant la base translittérale. Ainsi « IYΞP » (Joseph) pourrait se présenter ainsi: IiYoΞçèPh; les minuscules sont seules prononcées et le ‘h’ accolé au [P] montre que le ‘P’ se prononce ici comme un ‘ph’, en d’autres termes, comme un ‘f’. Dans ce cas donc: « ioçèph ».

Cette méthode, non conventionnelle sans aucun doute, repose, comme je l’ai laissé entendre plus haut, sur une philosophie.

La plupart des méthodes utilisées depuis longtemps n’avaient qu’un but utilitaire. Elles étaient fondées sur une approche transcriptive. C’est la raison pour laquelle nous retrouvons toutes sortes de variations, plus ou moins systématisées et variant selon la langue de leurs inventeurs, souvent anglophones ou germanophones. Ainsi, les allemands n’utiliseront jamais le « Y » pour le « Iod”, car, étant plus près du grec, le « y » allemand se prononce « u » (le « u » français). « Psychologie » en allemand, se prononce « psukologuie ». C’est pourquoi ils rendent le tétragramme par JHWH, ils préfèrent utiliser le J pour le Iod.

Il faut donc – et ici l’expression s’applique plus que jamais – revenir aux sources, c’est-à-dire à l’origine de nos alphabets et leur rapport étroit avec les alphabets sémitiques originaux.

N’est-il pas remarquable que nous utilisions encore aujourd’hui, essentiellement le même alphabet qui a vu le jour il y a quelques trois mille cinq cents ans? Cela se pourrait-il si les lettres n’étaient que des « signes » arbitraires interchangeables au fil du temps et des modes?

Ne seraient-elles pas plutôt des reflets des structures fondamentales de l’être?

Jésus a dit: Je suis le Alef et le Tau. (Il n’a certainement pas dit « alpha et omega”, car il ne parlait pas grec mais hébreu ou araméen). Alef et Tau sont les première et dernière lettres de l’alefbet.

JE SUIS Alef et Tau, dit le Seigneur Dieu, Il est, Il était et Il vient, le Maître-de-tout. (Ap 1,8)

Tout est réalisé désormais. JE SUIS l’Alef et le Tau, le commencement et la fin. Moi, je donnerai gratuitement à celui qui a soif l’eau de la source de vie (…) (Ap 21,6)

JE SUIS l’Alef et le Tau, le premier et le dernier, le commencement et la fin. (Ap 22, 13)

JE SUIS! היה (translittéré: EIE!) JE SUIS! Retour à l’origine. Retour à la révélation de l’Être de Dieu et de son Nom à Moïse.

JE SUIS tout l’alefbet. JE SUIS tout dans la diversité. Voilà ce que proclame celui qui a TOUT accompli, le Fils éternel, celui-là même qui était au commencement avec son Père.

Au commencement Dieu créa l’alefbet. Il créa les lettres:

בראשית ברא אלהים את

BERESHIT BARA ÉLOHIM AT
Au commencement Élohim créa את

Il y a en effet une tradition qui propose une traduction alternative du début de la Genèse, laquelle pose comme premier objet de la création le mot AT (את), Alef א et Tau ת. Pour cette tradition, les lettres sont la base qui a servi à la création. Des émanations de Dieu lui-même: les Lettres d’en haut.

Ainsi, dans les références que nous retrouvons dans l’Apocalypse de Jean, nous avons une double affirmation et l’établissement d’un rapport fondamental. D’abord, JE SUIS, la base du nom de Dieu et sa qualification: « … Je suis le premier et je suis le dernier, et hors moi il n’y a point de Dieu! (Is 44,6); et, aussi, la mise en rapport avec les lettres, avec l’écriture: “… Je suis l’Alef et le Tau”. Quel mystère. Quelle révélation.

Certains ont pensé que l’ADN est une forme d’écriture et que cette écriture comporte quatre nucléotides notés, il faut le souligner, par quatre lettres: A, G, C et T. Quatre lettres en complémentarité et un nombre presqu’incalculable de combinaisons. Le monde et surtout le vivant ont ainsi été créés: des bases et des combinaisons. De plus, l’ADN est la base de l’hérédité. L’ADN est en quelque sorte la « mémoire inscrite » du vivant.

L’alefbet comporte vingt-deux lettres. L’expression « JE SUIS l’Alef et le Tau » est symbolique d’une infinité de combinaisons. JE SUIS le commencement et la fin, Alef et Tau, c’est la mémoire de l’ÊTRE! Ainsi chacune des lettres – les Lettres d’en bas, ces petites lettres de nos mots – puise dans le sens inscrit dans la logique initiale, représentée par les lettres d’en haut, qui a présidé à la création.

Voilà la base de ma philosophie. Les lettres sont vivantes et ont un sens. C’est pourquoi je trouve essentiel de rétablir les liens de nos lettres modernes avec les lettres archaïques, afin de renouer avec le sens que les Lettres d’en bas ont reçu des Lettres d’en haut.

1 Responses to Méthode de translittération/transcription de l’hébreu

  1. Pierre Roland TCHANOU dit :

    Shalom
    « Les lettres sont vivantes et ont un sens ».

    Votre article est très instructif, je vous en remercie. Il est vrai que vous m’avez fait goutter une sauce et je suis soucieux de la boire. Permettez que je vous pose cette question : selon vos explications, serait-il convenable de nommer le créateur IEHE au lieu de YHWH?

    Pourriez vous m’aider à obtenir le livre » L’hébreu biblique en 15 leçons : Grammaire fondamentale Exercices corrigés Textes bibliques commentés Lexique hébreu-français »? Le lien pour le téléchargement ne s’ouvre pas.

    Cordialement.

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