Avertissement narquois: Dans ce texte, il sera question de Stephen J. Harper. C’est un défi. L’image du personnage politique n’est pas particulièrement sympathique, semble-t-il. Je considère cependant que ce handicap n’est pas un obstacle suffisant pour rejeter en bloc tout ce qu’il déclare. |
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The original poem of 1908 by Stanley Weir.O Canada! Our home and native land!
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Flashback – Dans un de mes blogues, je me suis intéressée au principe de la boussole électorale proposée par Radio-Canada sur son site internet à l’occasion de la dernière campagne électorale fédérale. Je faisais remarquer que cette drôle de boussole n’avait pas de Nord, ce qui m’amenait à poser la question: Existe-t-il un Nord en politique qui pourrait nous aider à orienter nos choix en ce domaine? Un commentateur m’ayant renvoyé la question, je lui ai donné l’exemple de la Constitution canadienne. J’avançais que le Préambule de cette Constitution, si laconique soit-il, en constituait le Nord puisqu’il lui donnait un fondement en même temps qu’une orientation: «Étant donné que le Canada est fondé sur des principes reconnaissant la suprématie de Dieu et la primauté du droit». – Fin du flashback. |
Refrain
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Quelle ne fut pas ma stupéfaction de découvrir, récemment et de façon tout à fait fortuite, que la version anglaise de l’hymne national canadien contenait ces mots: «Ô Canada!… The True North». Le Vrai Nord! (Voir le texte intégral du poème original dans la colonne de gauche)
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«[…] we want Canada to be a true north that is as strong and as free as it can be, in every way that matters, the best country in the world. »
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Dans un de ses discours, Stephen J. Harper utilise l’image du Vrai Nord (c.-à-d. le Nord géographique, point de repère universel placé au principe de la boussole) pour définir le Canada: «nous voulons que le Canada soit un Vrai Nord, qu’il soit aussi fort et aussi libre qu’il en est capable, sur tous les points qui comptent, qu’il soit le meilleur pays du monde.» La référence à l’hymne national canadien est évidente dans ce discours, mais quelle portée doit-on accorder à l’élan patriotique qui s’en dégage? On pourrait dire qu’il est excessif, décalé, une simple figure de rhétorique, ou encore l’équivalent canadien de l’American Greatness de nos voisins du Sud. On pourrait aussi y sentir la présence dynamisante d’un projet de société. Au fait, en avons-nous un? C’est une question qu’il faut se poser, car rouvrir une Constitution comporte des responsabilités. Chaque pays a une histoire, des fondations et, j’ajouterais, une vocation, qui constituent son identité, profonde et pérenne. Notre projet de société doit en tenir compte. C’est pourquoi je trouve avisé de la part de notre controversé Premier ministre de rappeler dans son discours: «Canada must reflect the true character of the Canadian people.» |
«Canada must reflect the true character of the Canadian people.» |
La vraie nature du Peuple canadien… Il serait opportun d’en avoir au moins une idée. |
Francine D. Pelletier |
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« The true North strong and free » c’est ce qui apparaît sur l’entête du site officiel en anglais du gouvernement du Canada…
« Le Nord, point de repère » Est-ce que cela pourrait vouloir dire que la vocation du Canada est d’être un phare pour les autres pays? quelle mission…
Lucie,
Vous écrivez: «quelle mission…», sans point d’interrogation ni point d’exclamation. Seriez-vous perplexe? Je suis consciente que parler du Canada en termes de True North (Vrai Nord) peut paraître prétentieux, complètement déphasé par rapport à la réalité.
Sans être féru de politique internationale, on se rend bien compte qu’il y a des acteurs principaux et des réalités-phares qui influent en quelque manière sur les destinées du monde et maintiennent une forme d’équilibre, plus ou moins stable d’ailleurs. Aux yeux des simples quidams que nous sommes, cet équilibre apparaît relatif aux intérêts des plus puissants.
Dans cette perspective, que la vocation du Canada soit d’être un phare pour les autres pays laisse effectivement perplexe: il est constitué d’un vaste territoire, certes, mais si peu peuplé; il est riche aussi, mais bien loin de pouvoir rivaliser avec la puissance économique des États-Unis, par exemple.
J’ai tout de même choisi d’amorcer mes blogues sur le thème : Rouvrir la Constitution en posant cette idée que le Canada exerce un certain type de leadership dans le monde et que cela fait partie de son caractère. Si j’accorde du crédit à l’hymne national, c’est qu’il entend justement refléter ce qui fait le caractère du Canada. L’image du True North en exprime un aspect, mais il y en a sûrement d’autres.
Quelques notes historiques en passant: J’ai été étonnée de découvrir que la version anglaise du «Ô Canada» avait été sélectionnée à la suite d’un concours canadien dans le cadre du 300e anniversaire de la Ville de Québec (1608-1908). Son auteur, Robert Stanley Weir, avait pour motto en l’écrivant de favoriser l’unité canadienne. Venu étudier à Montréal, cet Ontarien avait décidé de s’établir dans la Province de Québec et d’y exercer sa profession. Il parlait le français couramment. Il composa la version anglaise du «Ô Canada» à sa maison d’été sur le bord du Lac Memphrémagog.
Mme Pelletier,
Merci de votre commentaire. Je suis en effet un peu perplexe mais je trouve bien intéressant de considérer le Canada comme ayant un certain leadership dans le monde et comme un grand pays (dans les 2 sens) qui a une influence et un rôle à jouer dans le monde.
J’aimerais des commentaires comment est considéré le Canada ailleurs.
@Lucie
J’ai eu l’occasion de parler avec des immigrants ou de nouveaux citoyens canadiens, qui venaient d’Europe, d’anciens pays d’Union soviétique, ou d’Asie, des musulmans aussi, surtout des musulmanes d’Afrique du Nord. Ceux que j’ai rencontrés sont tous d’accord: ils aiment le Canada! Un jour, j’ai même demandé explicitement à un musulman quelle était l’opinion des gens de son pays sur le Canada. Sa réponse: «Chez-nous, on dit que le Canada c’est le paradis! Si tu veux faire de l’argent, tu vas aux États-Unis, mais si tu veux avoir la paix, tu vas au Canada.»
Le croirait-on en écoutant les lignes ouvertes à la radio ou en lisant les blogues de la presse électronique? C’est aussi surprenant que d’apprendre que selon un récent sondage Gallup, notre pays arrive deuxième au monde à l’échelle du bonheur!!!
Un bémol, cependant. Plusieurs des immigrants que j’ai rencontrés se sont dit inquiets en voyant apparaître au Canada des signes de ce qui les avait contraints à quitter leur pays d’origine.
Comment est considéré le Canada ailleurs? J’ai tapé sur mon clavier: réputation du Canada, et je suis tombé sur la référence suivante:
scriban.wordpress.com/tag/reputation-internationale/ (ce site n’est plus disponible).
En 2011, le Canada se classe au troisième rang des pays considérés comme ayant «une influence positive sur les événements du monde», derrière la Grande-Bretagne (2e) et l’Allemagne (1er ). Certains pays sont en désaccord avec cette cote (Pérou, Chine, Turquie, Kenya, Brésil), mais trois pays accordent au Canada une cote encore plus élevée (Corée du Sud, Philippines et États-Unis). J’avoue que je ne m’y attendais pas du tout.